Jacques Vigoureux |
À Monsieur le Préfet de Franche-Comté |
copie : comité de soutien à Joseph
Monsieur le Préfet,
J’ai appris avec inquiétude, révolte, incompréhension l’arrestation le 8 février et la mise en rétention de M. Joseph Kollie, étudiant libérien de la Faculté des Lettres de Besançon.
Inquiétude pour le sort de ce garçon qui a voulu venir faire ses études en France et qui ne va pas pourvoir les terminer alors qu’il lui restait cinq mois à faire. Inquiétude de le voir renvoyé dans un pays où il sera menacé.
Révolte lorsqu’un représentant de la République en arrive à cette solution inhumaine.
Incompréhension devant les instructions que ce représentant applique sans état d’âme.
Il n’est pas possible, Monsieur le Préfet, de renvoyer dans un pays encore déchiré par 14 ans de guerre civile un étudiant menacé de mort et qui a, par ailleurs, parfaitement réussi ses études en dépit de circonstances extrêmement précaires.
Je vous demande donc instamment de revenir sur votre décision. Vous feriez ainsi honneur à la France, à ses valeurs fondatrices et à sa longue tradition de terre d’asile.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à mon profond attachement aux valeurs républicaines qui devraient être les nôtres.
Président d’honneur du Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs
Vice Président en charge de l’audiovisuel de la Société des Gens de Lettres de France